[Jeudi - Vendredi - Samedi]
Je te touche et je vois ton corps et tu respires
Ce ne sont plus les jours du vivre séparés
C’est toi tu vas-tu viens et je suis ton empire
Pour le meilleur et le pire
Et jamais tu ne fus si lointaine à mon gré
Ensemble nous trouvons au pays des merveilles
Le plaisir sérieux couleur de l’absolu
Mais lorsque je reviens à nous que je m’éveille
Si je soupire à ton oreille
Comme des mots d’adieu tu ne les entends plus
Elle dort Longuement je l’écoute se taire
C’est elle dans mes bras présente et cependant
Plus absente d’y être et moi plus solitaire
D’être plus près de son mystère
Comme un joueur qui lit aux dés le point perdant
Le jour qui semblera l’arracher à l’absence
Me la rend plus touchante et plus belle que lui
De l’ombre elle a gardé les parfums et l’essence
Elle est comme un songe des sens
Le jour qui la ramène est encore une nuit...
Louis Aragon, Cantique à Elsa
Ce ne sont plus les jours du vivre séparés
C’est toi tu vas-tu viens et je suis ton empire
Pour le meilleur et le pire
Et jamais tu ne fus si lointaine à mon gré
Ensemble nous trouvons au pays des merveilles
Le plaisir sérieux couleur de l’absolu
Mais lorsque je reviens à nous que je m’éveille
Si je soupire à ton oreille
Comme des mots d’adieu tu ne les entends plus
Elle dort Longuement je l’écoute se taire
C’est elle dans mes bras présente et cependant
Plus absente d’y être et moi plus solitaire
D’être plus près de son mystère
Comme un joueur qui lit aux dés le point perdant
Le jour qui semblera l’arracher à l’absence
Me la rend plus touchante et plus belle que lui
De l’ombre elle a gardé les parfums et l’essence
Elle est comme un songe des sens
Le jour qui la ramène est encore une nuit...
Louis Aragon, Cantique à Elsa